Écrit par
Maître Elodie DUCREY‑BOMPARD
Actualités législatives
Elodie DUCREY-BOMPARD avocat
© Elodie DUCREY-BOMPARD avocat

Lorsqu’un permis de construire est délivré à un tiers et que vous estimez qu’il pourrait nuire à vos droits ou à votre cadre de vie, il est possible d'en contester la légalité. Mais attention, un tel recours obéit à des règles strictes et nécessite une réflexion approfondie avant d'être engagé.

Qui peut contester un permis de construire ?

La première condition pour contester un permis de construire est d’avoir un intérêt à agir. En droit administratif, l’intérêt à agir signifie que vous devez démontrer que le projet de construction porte atteinte directement à vos droits ou à vos conditions de vie. Il ne suffit pas d’être un voisin ou un habitant de la même commune ; il faut prouver que la construction va affecter concrètement votre propriété ou votre cadre de vie (vue, ensoleillement, tranquillité, etc.).

Les personnes les plus fréquemment concernées sont :

- Les voisins immédiats du terrain,

- Les copropriétaires dans une résidence attenante,

- Les associations de défense de l’environnement, sous certaines conditions,

- Toute personne démontrant un préjudice direct et personnel.

 

Comment contester un permis de construire ?

Pour contester un permis de construire, il est nécessaire de déposer un recours gracieux ou contentieux.

1. Recours gracieux : Il consiste à adresser un courrier à la mairie ayant délivré le permis, expliquant les raisons pour lesquelles vous contestez la décision. Ce recours suspend les délais contentieux et peut permettre de trouver une solution amiable.

2. Recours contentieux : Si le recours gracieux n’aboutit pas ou si vous souhaitez directement saisir le tribunal, vous devez déposer un recours devant le tribunal administratif. Il faudra alors démontrer en quoi le permis de construire ne respecte pas la réglementation applicable (PLU, code de l'urbanisme, etc.).

 

Quels sont les délais pour contester un permis de construire ?

Le recours doit être déposé dans les 2 mois à compter de l’affichage du permis de construire sur le terrain, un affichage qui doit être visible et conforme aux règles légales. Ce délai est strictement encadré : passé ce délai, il n’est plus possible de contester le permis, sauf dans des cas exceptionnels (fraude, par exemple).

 

Quels sont les risques en cas de perte ?

Si vous engagez un recours contre un permis de construire et que vous perdez, vous pourriez être condamné à payer les frais de justice, et parfois même des dommages-intérêts pour procédure abusive si le juge considère que votre recours était infondé ou dilatoire. De plus, si vous avez demandé la suspension des travaux et que vous perdez, cela peut retarder inutilement le projet du bénéficiaire du permis, ce qui peut aggraver le conflit.

 

Quel intérêt à contester un permis de construire ?

Contester un permis de construire peut avoir un intérêt si le projet menace directement vos droits (atteinte à votre vue, votre tranquillité, votre propriété…). Parfois, les recours permettent de faire annuler des permis de construire qui ne respectaient pas les règles d'urbanisme. Cependant, il est essentiel de bien mesurer les enjeux avant d’agir, car un recours non justifié ou mal préparé peut avoir des conséquences financières lourdes.

 

Pourquoi l’avocat est indispensable ?

Le recours contre un permis de construire est une procédure technique, qui nécessite une connaissance approfondie du droit de l'urbanisme et des procédures administratives. Un avocat compétent en urbanisme saura analyser la légalité du permis, évaluer vos chances de succès et préparer un dossier solide pour optimiser vos chances d’obtenir gain de cause. Sans avocat, vous risquez de passer à côté d'arguments cruciaux ou de formalités qui peuvent rendre votre recours irrecevable.

 

Le Cabinet ALPAVOCAT intervient régulièrement dans ce type de contentieux et saura vous conseiller et vous assister tout au long de la procédure, afin de défendre au mieux vos intérêts.